Global Health Justice

February 7, 2025

An Abyss of Suffering: The Daily Account of a Goma Resident Amid the M23 Invasion

By Tessa Fujisaki and Amaya Gatling
This article is written in French and English. For the English version, please see below.

 

La version française

Le 25 janvier au matin, le Mouvement du 23 mars (M23), milice soutenue par le Rwanda, a envahi Goma, la plus grande ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies estime qu’au moins 3 000 personnes ont été tuées depuis que les rebelles du M23 se sont emparés de Goma, que 2 880 personnes ont été blessées et que près de 100 000 personnes ont été déplacées. Les hôpitaux de Goma sont débordés et le Programme alimentaire mondial avertit que les réserves de nourriture sont dangereusement basses parce que le M23 interfère avec les livraisons d’aide. Il y a un manque d’eau propre et les coupures d’électricité entravent les activités humanitaires et de santé publique essentielles.  

L’invasion récente suit près de 40 ans de conflit en RDC, et la récente prise de contrôle et l’extraction illégale des minerais de la RDC par le M23 a exacerbé des violations des droits humaines. Justin Mulindwa, étudiant en droit à l’université de Goma, activiste et humanitaire congolais, illustre l’état actuel de Goma :

« Les rues sereines et reposantes, sans bruit de motos ou voitures comme nous l’avons toujours observé, sont désormais silencieuses. ​​Toutes les boutiques sont fermées, et la plupart d’entre elles ont été pillées récemment, sous le regard complice des rebelles du M23. »

Mulindwa continue à décrire ce qu’endure une personne déplacée pendant une journée après l’invasion de Goma par les rebelles du M23.

09 h 00, au réveil

« Le son des balles a conquis nos avenues et s’est transformé en mélodie qui résonne dans le ciel depuis quelques jours à Goma. » 

10 h 00, une accalmie dans les tirs

« Lorsque nous avons perçu une légère accalmie … nous avons atteint un carrefour nommé Kihisi toujours au nord de Goma. Là, nous avons aperçu des rebelles, environ 40 à 50 membres du M23, nous avons pris peur immédiatement. Nous avons donc pris directement la décision de retourner à la maison.

Mais, certaines personnes à la recherche de nourriture étaient en chemin, et il n’y avait aucune activité qui puisse apporter du réconfort. Depuis quelques jours, la ville de Goma traverse une situation chaotique et préoccupante due à un manque d’eau dans tous les quartiers. » 

15 h 00, les organisateurs communautaires se mettent en contact

« Au sein d’un groupe WhatsApp de jeunes engagés dans des actions humanitaires, solidaires et de développement communautaire en ville de Goma, un participant présent actuellement à Goma a transmis un message qui allait dans ce sens : 

‘Salut famille, j’espère que tout va bien de notre côté, ça ira peut-être. Les tirs des balles qui sifflent sans cesse de temps à autre sont toujours présents dans notre quartier. Cependant, nous avons désormais la possibilité de déambuler un peu dans nos rues et boulevards, malgré le risque de rencontrer quelques éléments armés du wazalendo qui se cachent dans les avenues.’ »

Mulindwa conclut par un message puissant sur son espoir pour l’avenir de Goma. 

« Effectivement, j’ai passé une grande partie de ma vie dans cette ville. J’y ai beaucoup observé, malgré sa noirceur apparente. Cette ville a cependant su faire rayonner en moi une résilience profonde, alimentant la flamme de mon espoir jusqu’à son ultime manifestation dans toutes mes activités entreprises. Oui, j’ai foi en cette ville. Un jour, elle se relèvera. »

Le témoignage de Mulindwa illustre la réalité intenable de la vie en état de siège, ainsi que la résilience des Congolais qui refusent d’abandonner leur pays. Alors que Goma subit une nouvelle vague de violence dans le cadre du conflit qui déchire la RDC depuis des décennies, le rôle des milices soutenues par le Rwanda et des acteurs internationaux qui les soutiennent ne peut être ignoré. Cette crise n’est pas seulement régionale, mais aussi mondiale, parce qu’elle est motivée par la demande des ressources naturelles de la RDC, essentielles à la technologie qui alimente la vie quotidienne dans le monde entier. La souffrance de civils innocents en RDC est la conséquence directe d’un marché mondial qui donne la priorité au profit plutôt qu’aux personnes. Aucun pays ne peut prétendre à l’innocence tant que l’exploitation des ressources alimente la violence.

 

English version

On the morning of January 25, the Rwanda-backed militia group March 23 Movement (M23) invaded Goma, eastern Democratic Republic of Congo’s (DRC) largest city. The United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs estimates that at least 3,000 people have been killed since M23 rebels seized Goma, with estimates of 2,880 injured and up to 100,000 displaced. Hospitals in Goma are overwhelmed and the World Food Programme warns that food supplies are dangerously low as M23 interferes with aid deliveries. Safe water is scarce and electricity outages obstruct essential public health and humanitarian activities.  

The recent invasion follows nearly 40 years of ongoing conflict in the DRC, with M23’s recent seizure and illegal extraction of the DRC’s minerals leading to a further intensification of human rights violations. Justin Mulindwa, a law student at the University of Goma, activist, and humanitarian, illustrates the current state of Goma:

“Streets are deserted, shops looted, and people struggle to find food and water. M23 rebels now control the city, justifying mass looting under false pretences, leaving residents in fear and chaos.” 

Mulindwa continues to describe a day in the life of an internally-displaced person after M23 rebels invade Goma.

9:00 a.m., upon waking up

“This morning, once again, our alarm clock was the crackling of gunfire.” 

10:00 a.m., a lull in the shooting:

“When a brief moment of calm set in… we decided to step out onto … an intersection called Kihisi. There, we saw about 40 to 50 M23 rebels. Panic took hold of us immediately, and we made the swift decision to return home. 

Meanwhile, some people, desperate for food, were out searching. But there was nothing – no sign of activity that could bring any comfort. For days, Goma has been grappling with a severe water shortage affecting all neighborhoods.” 

3:00 p.m., community organizers reach out: 

“In a WhatsApp group of young volunteers engaged in humanitarian and community development work in Goma, a message was shared:

‘Hello family, I hope you are all doing well. Maybe things will get better. The sound of gunfire continues to ring in our neighborhood from time to time. However, we can now move a little in the streets, despite the risk of encountering armed Wazalendo elements hiding in the alleys.’”

Mulindwa concludes with a powerful message about his hope for Goma’s future. 

“Indeed, I have spent much of my life in this city. I have witnessed its suffering, yet even in darkness, Goma has illuminated my resilience, nurturing the flame of hope that fuels my every endeavour. Yes, I have faith in this city. One day, it will rise again.”

Mulindwa’s testimony captures the horrific reality of life under siege, as well as the resilience of Congolese people who refuse to give up on their country. As Goma endures yet another wave of violence in the decades-long conflict in the DRC, the role of Rwanda-backed militia groups, and the international actors enabling them, cannot be ignored. This crisis is not only regional but also global, driven by the demand for the DRC’s vast natural resources essential for the technology that powers daily life worldwide. The suffering of innocent civilians in the DRC is the direct consequence of a global market that prioritizes profit over people. No country can claim innocence as long as resource exploitation fuels violence.

 

Read Mulindwa’s full article here / Lisez l’article complet de Mulindwa ici.

 

References
DR Congo: Rights chief warns crisis could worsen, without international action

Hospitals overwhelmed in DR Congo, food running out: Goma faces ‘devastation’

Conflict in the Democratic Republic of Congo

Image: Cyrile Ndegeya/Anadolu via AFP